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Journée Burkinabè sans Papier : Les TIC réussiront-ils à avaler le papier ?

mardi 15 juin 2010

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Une journée sans utiliser du papier. Cela peut paraître utopique au Burkina, néanmoins réalisable. Après 2009, le comité d’organisation de la semaine nationale de l’Internet et des autres TIC reconduit la journée burkinabè sans papier. C’est le ministre de l’environnement et du cadre de vie qui a procédé à son lancement officiel ce 14 juin 2010. Cette journée vise à réduire l’utilisation du papier, et partant, protéger des milliers d’hectares de forêts dévastés chaque jour.


A l’école, dans l’administration, bref dans la vie de tous les jours, nous utilisons le papier. « Consciemment ou inconsciemment, nous nous accommodons de cette situation », regrette le ministre de l’environnement et du cadre de vie, Salifou Savadogo, parrain de la journée. « La force du papier tient à sa capacité à conserver la mémoire collective, à sécuriser les actes que nous posons et à en conserver la preuve », reconnaît-il néanmoins. D’où sa place prépondérante dans la vie de tous les jours des citoyens.

Malheureusement, cette utilisation n’est pas sans conséquence pour l’environnement. Ce sont des hectares de forêts qui sont dévastées chaque jour pour obtenir la pâte à papier à partir de fibres contenus dans le bois. Au plan des dépenses publiques, l’achat du papier, les impressions, les photocopies, les reproductions pèsent énormément sur le budget de l’Etat. Il faut donc amoindrir son utilisation au profit des moyens numériques et électroniques. C’est dire toute l’importance de la « Journée Burkinabè sans papier » qui est à sa deuxième édition.
Pour inciter les Burkinabè à adhérer à cette initiative, l’Assemblée nationale a voté une loi en novembre 2009 allant dans ce sens. Désormais, les actes sur support papier ont la même valeur juridique que ceux sur support électronique. Mais la loi à elle seule ne suffit pas pour infléchir cette tendance. « La sensibilisation des utilisateurs et des différents acteurs est nécessaire », précise Salifou Savadogo.

Les avantages liés à l’usage des TIC sont énormes. Ils confèrent une efficacité indiscutable et la question d’heure de travail n’a plus droit de cité. Une Journée Burkinabè sans papier constitue donc une introspection. Chaque fois que l’usage du papier n’est pas nécessaire, il vaut mieux opter pour le support électronique. C’est la seule voie pour réussir à diminuer son utilisation, souvent immodérée. Le ton est donné. Les autorités burkinabè sont favorables mais il faudrait que le citoyen s’approprie l’idée. Si non, il y aura des journées sans papier mais avec toujours du papier comme c’est le cas actuellement. Peut-être dans l’avenir, l’électronique va avaler définitivement le papier. Mais, ce n’est surement pas pour demain.

Moussa Diallo
Lefaso.net