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Forum du groupe « Défis et stratégies » : Le diagnostic du secteur des télécoms en Afrique

mercredi 10 août 2011

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54 Etats, près d’un milliard d’habitants, plus de 178 opérateurs télécoms, mais des infrastructures inadaptées, le plus faible nombre de personnes connectées au monde. Voilà, ce qui est des faits. Heureusement, les perspectives sont prometteuses pour le continent africain. Les compétences techniques existent, la volonté politique est de plus en plus affichée. Ce sont entres autres conclusions auxquelles sont parvenus les participants du forum organisé par le cabinet « Défis et stratégies » le vendredi 29 juillet 2011 à Ouagadougou sur l’état des lieux et les perspectives des télécommunications en Afrique et particulièrement au Burkina.


En une demi-journée, experts, étudiants et autres professionnels des télécoms ont fait le diagnostic du secteur. Sous le contrôle du groupe « Défis et stratégies » et de son directeur général Paul Emile Ebrouthié. Après avoir souhaité la bienvenue aux participants, place au modérateur du jour, Thierry N’Doufou. Puis, aux communications succèdent les débats. Aussi, si non plus riches que le contenu des communications de base. « Nous sommes satisfaits par le nombre de participants, satisfaits aussi de la qualité des participants, satisfaits également de la qualité des intervenants, tant au niveau des communicateurs que de la richesse des contributions apportées par l’auditoire », affirme Paul Emile Ebrouthié.

Les opérateurs historiques constituent quasiment les seuls sur le marché de la téléphonie fixe, avec des infrastructures vieillissantes. L’Internet à partir du téléphone fixe est donc inaccessible pour la majorité des africains. Le Burkina compte à peine 150 000 abonnés au téléphone fixe et 20 000 abonnés à l’internet via le téléphone fixe. La vulgarisation du mobile constitue une révolution pour le secteur des télécoms. Les infrastructures mobiles sont essentiellement des Réseaux GSM et GPRS/EDGE en majorité 3G naissants. En plus du satellite, l’Afrique est connectée au monde via des câbles sous-marins dont l’ouverture de la plupart date de 2009 à 2012. Aujourd’hui, le continent dispose de 17 points d’atterrissement dans 16 pays en Afrique. Voilà le constat fait par Youssouf Soumana Maïga de l’autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) dans sa communication sur l’état des lieux des Etat des infrastructures des télécommunications en Afrique.

Les TIC constituent une opportunité de développement pour le continent. Il faut donc mettre l’accent sur les infrastructures. Pour ce faire, le gouvernement burkinabè ambitionne de mettre en place un backbone national mutualisé d’environ 5000km afin d’offrir une large bande sécurisé au pays. « L’Etat ne peut pas être opérateur, mais il faut qu’il accompagne les acteurs du secteur privé », reconnaît Lamoussa Oualbéogo, conseiller technique du ministre des transports, des postes et de l’économie numérique.

La seconde communication a été animé Amadou Kaboré, analyste marketing de l’ONATEL sous le thème : « les Services Télécoms en Afrique ». Il s’est focalisé sur les services à valeurs ajoutées tels que les mobile-payment. Avec 20% de la population mondiale, l’Afrique n’avait que 2% du réseau planétaire jusqu’en 1996. La faute aux coûts et au taux de désabonnement élevés. Entre 2005 et 2009, le secteur a enregistré une forte progression, environ 40%. Mais, la dynamique s’est estompée à partir de 2009 et laisse place à la stagnation.

Dans la troisième communication, Issoufou Seynou, Expert TIC, Chef du service système d’information-métier à ONATEL, spécialiste de la réglementation a, quant à lui, abordé le cadre juridique et réglementaire des télécommunications en Afrique. Révision des lois sur les télécoms, octroi de licence globale et autres reformes n’ont pas permis de connecter véritablement le continent africain. Il faudrait donc tendre vers « une régulation convergente= télécoms+informatique+médias, passage d’une organisation du secteur intégré verticalement à une organisation en couche avec l’introduction d’opérateur d’infrastructures », propose-t-il.

La large bande étant le moteur de l’économie numérique et le soubassement de la société de l’information, les Etats africains doivent réviser leurs visions et leurs politiques afin de renforcer le cadre institutionnel, politique et règlementaire. Il faudra passer de l’organisation verticale à une organisation horizontale, favoriser le développement des backbones nationaux et régionaux, favoriser le développement des réseaux d’accès en fibre optique, planifier le secteur des TIC (développement des infrastructures, des services, des applications, des compétences et du cadre institutionnel et politique).
C’est donc dire que l’Afrique a encore du chemin à faire pour rattraper son retard dans les télécoms. Mais l’espoir est permis.

Moussa Diallo

Faso-tic.net


Paul Emile Ebrouthié, DG du groupe Défis et stratégies :
« Le Burkina, tout comme la Côte d’Ivoire, a une activité télécom dynamique »

A l’issue de la tenue de ce forum, le tout premier du cabinet Défis et stratégies Burkina, nous avons tendu notre micro au patron du goupe, basé en Côte d’Ivoire.

Je suis Paul Emile Ebrouthié, DG du groupe Défis et stratégies, une société spécialisée dans le conseil aux entreprises télécoms. Nous sommes présents dans huit pays et nous démarrons nos activités ici au Burkina par ce forum avec pour thème les enjeux et les perspectives des télécommunications en Afrique, le cas du Burkina.

Quelles sont vos sentiments après l’organisation de ce tout premier forum au Burkina ?

Nous sommes satisfaits. Satisfaits par le nombre de participants, satisfaits aussi de la qualité des participants, satisfaits également de la qualité des intervenants, tant au niveau des communicateurs qui ont animé les ateliers que de la richesse des contributions apportées par l’auditoire. En gros, je dirai que nous sommes satisfaits de cette première rencontre ici au Burkina.

Donc, objectif atteint…

L’objectif est totalement atteint. L’objectif, c’était dans un premier temps faire l’état des lieux des télécommunications notamment sur ces aspects infrastructures, services et régulation au niveau du Burkina. Qu’est-ce qu’on a comme infrastructures actuellement ? Vers quoi pourrait-on aller ? Qu’est-ce qu’on a comme service ? Est-ce que cela satisfait déjà le quotidien de nos populations ? En gros, c’est à toutes ces questions qu’on voulait s’attaquer. C’était ça l’objectif de ce forum.

A quoi serviront les conclusions des travaux de ce forum ?

Nous allons produire d’abord de la documentation sur ce forum, de la documentation issue des différentes contributions que nous allons distribuer gratuitement aux opérateurs et aux institutionnels. Chacun pourra s’en servir pour son plan d’activité, à la fois au niveau du développement de son plan d’action et aussi de son plan stratégique.

En comparant l’évolution des télécoms au Burkina et en Côte d’Ivoire, que faut-il retenir ?

Je ne voudrais pas entrer dans un état comparatif parce que chaque pays a ses forces et ses faiblesses. Je pense que le Burkina a une activité télécom très dynamique, tout comme la Côte d’Ivoire. Tous les deux pays sont en retard par rapport à l’occident. Il faut qu’ensemble on puisse mettre les moyens pour rattraper le retard que nous avons par rapport aux pays occidentaux et aux pays asiatiques. C’est ça le plus important.

Pour rattraper ces pays, faut-il mettre l’accent sur les compétences techniques ?

Oui et non. Oui, parce qu’on a besoin des compétences techniques effectivement pour avancer. Non, parce qu’il y a beaucoup plus de volonté politique que de ressources. L’Afrique dispose déjà d’assez de ressources, vous l’avez constatez ici dans la salle, vous avez vu la pertinence des contributions. Ça montre que l’Afrique et notamment le Burkina a de la compétence pour parvenir aux objectif sus cités. Tout le reste est dans la volonté politique. Et, on remarque à ce niveau aussi que l’Etat burkinabè pas mal de chantiers qui pourront redynamiser le secteur des télécommunications et dans une plus large mesure le secteur des TIC. Je pense que la volonté étant là, il ne reste que le temps. Je pense que d’ici quelques années, ce retard sera derrière nous.

Propos recueillis par Moussa Diallo

Faso-tic.net