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Jean Claude Méda, président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) : « La constitutionnalisation CSC est une bonne chose »

vendredi 13 juillet 2012

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Dans le cadre des réformes politiques et institutionnelles, plusieurs articles de la loi fondamentale du Burkina Faso ont été révisés par l’Assemblée nationale en juin 2012 et des innovations introduites. C’est dans ce cadre que le Conseil supérieur de la communication y figure désormais. L’article 160.3 de la constitution stipule qu’il « est institué une autorité administrative indépendante de régulation de la communication au public, dénommé Conseil supérieur de la communication en abrégé CSC ». Président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB), Jean Claude Méda se prononce sur le nouveau statut du CSC et se prononce également sur le projet de loi sur la presse, actuellement en discussion.


Faso-tic.net : L’Assemblée nationale vient d’inscrire le conseil supérieur de la communication (CSC) parmi les institutions constitutionnelles du Burkina Faso, en tant que président de l’AJB, quelle appréciation faites-vous de cette constitutionnalisation ?

Jean Claude Méda : Le conseil supérieur de la communication (CSC) ainsi que d’autres institutions comme Le Médiateur du Faso ont été créés après l’adoption de la constitution de 1991. Ce qui fait qu’il n’a pas pu figurer au côté du CES (ndlr : conseil économique et social) comme institution. La constitutionnalisation du CSC est une bonne chose. De mon point de vue, je pense que ça donne plus de force aux décisions de l’institution CSC qui, jusqu’à présent, pouvaient être considérées comme des décisions faibles du fait que ce ne soit pas une institution inscrite au niveau de la constitution.

Faso-tic.net : quelle est la plus value que ce nouveau statut confère à l’institution ?

Jean Claude Méda : Selon les catégories de lois et de décisions, elles n’ont pas la même valeur ; que ce soit une décision prise par une institution inscrite dans la constitution ou institution qui ait été créée par la suite. Je ne suis pas juriste, mais je crois qu’il y a une différence au niveau de la forme de la décision prise par l’institution selon qu’elle soit inscrite dans la constitution ou non.

Faso-tic.net : Que pensez-vous des nouveaux textes contenus dans le projet de lois sur la presse, actuellement en discussion ?

Jean Claude Méda : Le CSC a effectivement initié de nouveaux textes qui doivent être discutées par l’Assemblée nationale pour régir la presse une fois qu’ils seront votés. Pour notre part, toute amélioration de textes qui permet l’épanouissement des journalistes, qui permet l’élargissement de la liberté de la presse, qui permet un meilleur développement de la presse de façon générale est la bienvenue. Si réellement, ces textes sont adoptés et qu’il figure certaines préoccupations énoncées par les organisations professionnelles des médias, nous allons être parmi les organisations professionnelles à les saluer. Je pense notamment à la question de la dépénalisation des délits de presse, la suppression des notions telles que outrage à chef d’Etat…

Faso-tic.net : Parlant de ces nouveaux textes en discussion, certains analystes parlent de recul pourtant…

Jean Claude Méda : L’AJB a été associé aux discussions sur le projet de textes sur la presse. Ces textes ont été envoyés au niveau du gouvernement par le CSC. Mais, nous n’avons pas vu si les amendements que nous avons portés figurent ou pas. De ce point de vue, nous attendons de voir parce que si les amendements tels que ça a été portés figurent là-dedans, mon association fera partie des organisations qui vont les applaudir. Maintenant si ça ne contient pas ces améliorations attendues, nous allons continuer la lutte. D’ailleurs, nous n’avons jamais cessé de lutter pour des textes et des lois beaucoup plus républicaines pour la presse. Si d’aventure ça constitue un recul, et bien, nous allons continuer le combat.

Propos recueillis par Moussa Diallo

Faso-tic.net