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Gouvernance de l’internet et noms de domaine : L’expérience commence au Burkina Faso

mardi 26 avril 2016

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C’est une première en Afrique. Ouagadougou, la capitale burkinabè abrite du 26 au 29 avril 2016 les ateliers de formation des futurs leaders pour la gouvernance de l’internet (YouthCom) et l’entrepreneuriat des noms de domaine (DNS). Organisé par l’Initiative TIC et Citoyenneté (ITICC), en collaboration avec l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie africaine de l’ICANN (Société internationale chargée de la gestion des ressources critiques d’internet).

L’expérience commence ici au Burkina Faso. Le programme YouthCom d’ICANN vise à accompagner les pays en développement à avoir une masse critique de futurs leaders avertis de la problématique de la gouvernance de l’internet. Pour le coordonnateur Pierre Ouédraogo, il permettra à la jeunesse de s’initier aux meilleures pratiques internationales et de mieux servir leurs communautés « en faisant des opportunités du numérique des réalités grâce à leur créativité et à leur audace ».

Pour le coordonnateur, l’atelier de Ouagadougou qui se tient du 26 au 27 avril, n’est qu’une introduction qui ne permettra peut-être pas aux participants d’être, en deux jours, des spécialistes de la gouvernance de l’internet, mais ces jeunes dont l’âge est compris entre 18 et 30 ans seront sur « la bonne rampe de lancement qui va les projeter dans l’élite mondiale qui façonne l’internet collectivement dans une démarche multi acteurs sur le modèle de bas en haut ». Ce modèle, rappelle Pierre Ouédraogo, « préfigure la e-démocratie qui sera celle des e-citoyens dans un avenir proche. ».

« Les noms de domaine sont une grosse industrie qui génère des ressources importantes qui font vivre de grandes entreprises dans le monde », soutient le consultant international Pierre Ouédraogo. Et pourtant, déplore Pierre Dandjinou, Vice-président d’ICANN pour l’Afrique, le continent africain n’est pas assez intégré à l’industrie de l’internet, à l’économie numérique. Pour lui, l’Afrique peut rêver d’avoir ses propres moteurs de recherche et ses noms de domaine plutôt que d’enrichir les grandes entreprises étrangères.

Au Burkina Faso, Pierre Ouédraogo reconnait que le nom de domaine .bf est une mine d’or nationale qu’il faut développer pour « affirmer notre identité sur l’internet ». Pour ce faire, l’atelier qui se tiendra du 28 au 29 avril à la suite du YouthCom, sera une opportunité pour les participants d’apprendre à faire un plan d’affaires, organiser leur business autour des noms de domaine et être gagnants au niveau international.

Pour le directeur de cabinet du ministre du développement de l’économie numérique et des postes (MDENP), ces formations viennent à point nommé car « elles participent de la volonté du gouvernement à diversifier les possibilités de créations d’emplois chez les jeunes ». Il a par ailleurs rassuré les participants que le gouvernement jouera pleinement son rôle en ce qui concerne l’amélioration des conditions favorables à la création massive des contenus sur internet.

Après l’étape du Burkina Faso, l’atelier YouthCom sera répété au Maroc, au Botswana, au Kenya avant fin juin. Une évaluation permettra de l’étendre au reste du monde.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net