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Burkina : Yikishop, l’application de vente de tickets de voyage qui séduit

lundi 25 septembre 2017

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Voyager n’aura jamais été moins stressant avec Yikishop, la première plateforme de vente en ligne des tickets de transport routier. Développée par Yikishop, une startup fondée par Salif Kindo, cette application est une première au Burkina Faso. Et depuis son lancement en août dernier, elle continue de séduire les voyageurs. Découvrons-la ensemble, son promoteur avec.


Salif Kindo, c’est l’histoire d’un homme qui a grandi dans une famille où l’entrepreneuriat était une sorte de marque de fabrique car les parents faisaient du commerce. Après ses études universitaires en informatique, il a roulé sa bosse dans plusieurs structures de la place pendant une dizaine d’années. Mais en 2009, son passé le rattrape : l’entrepreneuriat. Il se met donc à son propre compte en créant DISCOM (Digital Soft Computer), une société de service en ingénierie informatique. A l’instar de toute entreprise qui déploie ses ailes, la vie n’a pas toujours été un fleuve tranquille. Mais avec de la volonté et de la vision, Salif Kindo a su faire son petit bonhomme de chemin. D’ailleurs, c’est le sourire aux lèvres, qu’il se rappelle le premier million que son entreprise a palpé après avoir développé un logiciel de gestion pour une entreprise de la place. Cette manne a été réinvestie dans l’achat de matériel informatique et a permis à DISCOM d’étoffer son personnel.

Finis les tracas

Aujourd’hui, en plus de cette structure, Salif Kindo est le promoteur de www.burkinaonline.com, un média en ligne. Sa dernière trouvaille, Yikishop, une plateforme de vente en ligne des tickets de compagnies de transport, est en train de conquérir peu à peu le cœur des Burkinabè. Ces derniers voient en cette solution, la fin des tracas quotidiens de tout voyageur : longues attentes au guichet, dépenses pour le déplacement, avec les risques d’accidents de circulation que cela implique.

Pionnière du genre au pays des hommes intègres, Yikishop n’est pas née par hasard. « Un jour, alors que je devais voyager, j’ai raté le dernier car par manque de place. Pourtant, je devais être coûte que coûte à Bobo-Dioulasso, le même jour. Cela m’a causé beaucoup de désagréments. Je me suis dit qu’avec le mobile money et l’évolution de l’écosystème numérique, on ne devrait plus forcément se déplacer pour acheter un ticket de voyage. On devrait pouvoir le faire en ligne et payer avec les portefeuilles électroniques dont nous disposons. C’est de là qu’est venue l’idée de création de la plateforme », se souvient l’ingénieur informaticien, Salif Kindo.

Accueil favorable, pourtant cela n’a pas été simple

Après avoir étudié le projet en 2016 et achevé la programmation de la première version, en fin d’année, l’équipe Yikishop a lancé les premiers tests, début 2017, tests qui ont été d’ailleurs concluants. C’est ainsi qu’au mois d’août, l’application a été officiellement lancée en partenariat avec trois compagnies de la place : TCV, RAHIMO et STAF. Dernier venu, SARAMAYA a adopté l’application, il y a à peine un mois. « Pour l’instant, elle se porte bien. Actuellement, il y a près de 2000 téléchargements. Et tous les jours, nous vendons des dizaines de tickets », foi du promoteur qui note que plusieurs compagnies tapent toujours à la porte de Yikishop. Une satisfaction pour Salif Kindo et son équipe de trois personnes qui se souviennent qu’il a fallu du temps pour convaincre les compagnies qui avaient au départ des appréhensions face à cette innovation.

Mode d’emploi simple, rapide

Mais comment fonctionne Yikishop ? A l’aide d’un smartphone (Android) contenant la carte SIM de son compte Orange Money ou Mobicash, l’utilisateur doit télécharger l’application sur Google Play Store. Dès qu’il la lance, un écran d’introduction apparaît. Il annonce le chargement de l’application qui dure quelques secondes. Cette étape passée, l’utilisateur doit saisir les informations de voyage (Compagnie – Trajet – Voyage « aller ou aller-retour » – Date départ – Heure départ – Nombre de ticket) et cliquer sur le bouton « Ok ».

Ensuite, il sera appelé à remplir les champs concernant son identité (Nom – Prénoms – E-mail) avant de cliquer de nouveau sur « Ok ». A présent, le montant à payer s’affiche en haut de l’écran, le mode paiement aussi. Le voyageur a le choix entre (Orange Money, Mobicash ou le paiement à la livraison du ticket), après quoi il devra entrer son numéro de téléphone et valider par « Ok ».

Un message contenant entre autre, le montant, le nom de la structure mère de Yikishop (DISCOM), apparaitra. A la fin du message, il est demandé à l’utilisateur le code PIN de son compte afin d’autoriser le paiement. Il faut noter que le code PIN est saisi dans l’interface de l’opérateur du Mobile money. Lorsque ceci est fait, Yikishop appelle le client pour le rassurer du succès de l’opération, et convient avec lui des modalités de livraison du ticket.

En général, il existe deux cas de figures : Il y a ceux qui préfèrent recevoir leur ticket chez eux après paiement. Pour l’instant, étant donné que la startup n’est qu’à sa phase promotionnelle, Salif Kindo précise que les tickets sont au même prix qu’au guichet. Il n’y a donc pas de frais additionnels pour le déplacement.

Il y a ceux également qui préfèrent retirer leur ticket au guichet, le jour du voyage. Notons que lorsque le paiement est effectué, Yikishop se charge d’informer la compagnie de transport afin qu’elle imprime le ticket du voyageur que ce dernier pourra retirer en toute sérénité le jour de l’embarquement. Même si le risque zéro n’existe pas, le promoteur de Yikishop rassure que la sécurité de la plateforme a été relevée au maximum.

Aller étape par étape

« Nous avons l’esprit startup, nous ne sommes pas obligés d’être rentables maintenant. Nous sommes guidés par la croissance. Il faut aller étape par étape. Même Usain Bolt a commencé à quatre pattes avant de savoir courir et devenir champion du monde. Google a été rentable au bout de huit ans. Pour le moment, nous ne gagnons pas grand-chose et cela est normal pour une startup », souligne Salif Kindo.

A l’en croire, même si la startup ne bénéficie pas pour l’instant de soutien extérieurs, ce ne sont pas les idées qui manquent afin d’améliorer l’expérience client des utilisateurs de la plateforme. L’équipe veut développer une version qui ne nécessitera pas de connexion internet, aller vers une dématérialisation en utilisant un code à la place du ticket (bout de papier) de voyage, rendre l’application disponible sur Apps Store, permettre le paiement des factures d’électricité, d’eau, des bouquets CANAL+, etc. Pour l’heure, la startup est en pourparlers avec BeoogoLab, un centre d’entrepreneuriat numérique, afin d’intégrer le système de paiement SwagPay. Aussi, elle envisage monter un dossier de Crowdfunding pour une levée de fonds afin de développer la startup.

En rappel, Yikishop a été lauréat du prix ONATEL, lors de la Compétition des Plans d’Affaires (COPA) 2017. C’était à l’occasion de la 12e édition des Journées de l’entreprenariat burkinabè (JEB) organisée par la Maison de l’entreprise du Burkina Faso.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net