Burkina/Lutte contre la cybercriminalité : 93 cybercriminels dont 83 hommes et 10 femmes interpellés en 2023 selon la BCLCC
samedi 7 septembre 2024
Toutes les versions de cet article : [(1|>{1}|?{' '}) [[({'',})]français{'',}] ]
Le responsable de la sécurité des systèmes d’information à la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), Gérald Yirga, a dressé un tableau préoccupant de l’évolution de la cybercriminalité au Burkina Faso. C’était lors de sa communication à l’occasion de la remise de prix de la compétition nationale de piratage éthique “Hack to Protect’’, le 30 aoà »t 2024, à Ouagadougou. Depuis la création de la BCLCC en 2020, cette structure du ministère en charge de la sécurité a vu une augmentation constante des plaintes pour cybercrimes, reflétant une montée en puissance des activités criminelles dans le cyberespace national. En 2023, la Brigade a interpellé 93 cybercriminels, parmi lesquels 83 hommes et 10 femmes ont été identifiés.
Selon le responsable de la sécurité des systèmes d’information à la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), Gérald Yirga, entre mars et décembre 2020, la BCLCC a enregistré 572 plaintes liées à des crimes cybernétiques. En 2021, ce chiffre a grimpé à 2 579 plaintes, puis à 3 028 en 2022, pour atteindre 3 678 en 2023. « Nous observons un pic croissant des activités criminelles au sein du cyberespace national  », a-t-il noté, soulignant une tendance inquiétante qui pose un défi majeur à la sécurité numérique du pays.
Environ 7 050 personnes sensibilisées sur la cybercriminalité
Les infractions les plus fréquentes incluent les chantages à la webcam, le piratage de comptes, et de manière plus spécifique, le piratage de sites web, avec cinq plaintes enregistrées en 2023 pour ce dernier type d’attaque. Face à cette prolifération des menaces, la BCLCC n’est pas restée passive. Gérald Yirga a précisé que la brigade a déployé une série d’initiatives pour renforcer la protection du cyberespace burkinabè, notamment la prévention des menaces cybernétiques et des campagnes de sensibilisation ciblant les secteurs publics et privés. « Environ 7 050 personnes ont été sensibilisées, issues des structures étatiques, privées et du monde associatif  », a-t-il mentionné, montrant l’ampleur des efforts de la BCLCC pour éduquer et protéger la population contre les dangers du cyberespace.
L’une des méthodes de prévention mise en avant par la BCLCC est la cyber patrouille, une forme de surveillance proactive sur internet destinée à détecter et prévenir les activités illégales ou suspectes en ligne. « Il s’agit de faire la veille sur internet afin de pouvoir prévenir les activités cybercriminelles  », a expliqué Gérald Yirga. Cette approche préventive est complétée par une stratégie de répression qui intervient lorsque les infractions persistent malgré les efforts de sensibilisation.
L’interpellation de 93 cybercriminels en 2023
Gérald Yirga a également mis en lumière l’importance de l’investigation numérique, un processus clé qui consiste à analyser et exploiter les preuves numériques pour identifier les cybercriminels. Cette méthodologie inclut l’identification et la collecte des preuves numériques, leur analyse technique, et la production de rapports techniques qui sont ensuite présentés devant le tribunal pour la poursuite des enquêtes. Ce travail minutieux a conduit à l’interpellation de 93 cybercriminels en 2023, parmi lesquels 83 hommes et 10 femmes. Ces arrestations illustrent la détermination de la BCLCC à éradiquer la cybercriminalité malgré son caractère souvent transnational.
La BCLCC, consciente de la dimension internationale de la cybercriminalité, a noué des partenariats stratégiques pour maximiser l’efficacité de sa lutte. Sur le plan national, elle collabore avec des institutions telles que l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et la Commission de l’informatique et des libertés (CIL).
Présentation de la BCLCC
Créée en 2020, la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité est une structure clé du ministère de la Sécurité, dédiée à la lutte contre les crimes dans le cyberespace. La BCLCC est structurée en plusieurs divisions majeures, dont la Division des enquêtes, qui se charge de recevoir les plaintes et de constater les infractions liées aux technologies de l’information. Cette division intègre un laboratoire de criminalistique numérique, qui constitue le socle technique de l’organisation, et se focalise sur l’analyse des outils ayant servi à commettre des crimes. La Brigade dispose également d’une division de la communication, responsable des actions de sensibilisation et de communication auprès des structures privées et étatiques, afin de rendre visibles les menaces cybernétiques auxquelles le Burkina Faso est confronté.
Grâce aux initiatives de la BCLCC et l’expertise de professionnels comme Gérald Yirga, le Burkina Faso renforce sa capacité à mieux protéger ses citoyens et ses institutions des menaces croissantes dans le cyberespace.
Hamed Nanéma
Lefaso.net